Didier de Lannoy
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A quelques jours du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo, IKjB
- Peut-être ayini biso ?
ne donne plus signe de vie... Vié Didier s'en inquiète... et consulte le programme TV de la semaine...
(100620)
Sans doute
des théologiens et arrière-penseurs de la bonne dominance et des laudateurs de l'oeuvre civilisatrice de Tintin au Congo, le soupçonnent-ils d'être passé
- Pour y accomplir quelle mission secrète au service de quelle cause obscure ? S'emparer de quel sabre de commandement ?
à l'ennemi ? Et sans doute son courrier électronique est-il à présent piraté ? Et son téléphone cellulaire placé sur écoute ? Tandis qu'une camionnette inconnue, aux vitres fumées, stationne
- Il n'est pas clair, ce type ! Il a un air narquois, c'est suspect, il faudrait l'arrêter ?
obstinément, depuis plus d'une semaine, devant la porte d'entrée de son immeuble ? Doit-il craindre d'être assassiné à petit feu par des sorciers appartenant aux "services" ?
Peut-être
a-t-il simplement cessé de renoncer à de vieilles habitudes et a-t-il traversé le canal et joue-t-il au poker et mégote-t-il
- Ambassades ordinaires ?
- Ambassades spéciales, oh !
ses pétards dans l'arrière-cour d'une estaminet de la chaussée de Gand ? Ou peut-être a-t-il été renversé par un prêtre ivre à la sortie d'un night-club ou d'un cachot de nuit ? Ou s'est-il endormi devant son écran
- Trop nuls, les Bleus !
en regardant un séance d'entraînement de l'équipe de France de football en Afrique du Sud ? Ou peut-être a-t-il passé ses journées dans un ascenseur en dysfonctionnement grave du palais de justice de Bruxelles ? Ou ses nuits sur un divan humide abandonné à l'entrée du parc Josaphat (en compagnie de vieux arbres populaires qui, contrairement aux plantes bourgeoises d'appartement, ont l'habitude de vivre à la dure, en plein air) et est-il obligé de partager ses croûtons de pain avec quelques pigeons inquiets ?
Mais sans doute aussi
a-t-il ouvert le ventre du crocodile et de l'hippopotame, exploré
- Et découvert des coffres secrets... remplis de cris étouffés, de sous-vêtements malpropres, de soutanes sanglantes et de mains coupées... et de grosses sommes d'argent ayant servi à dissimuler quelques pratiques honteuses !
le grenier ou les caves du musée de Tervuren et les archives de Belgavox, de la radio et de la télévision ? Et sans doute a-t-il entrepris, à la veille du cinquantième anniversaire de l'exécution de la crémière*, de remonter (avec un tungle en poche et
- Ce n'est pas la peine de me donner la parole, je la prendrai moi-même ! Et je ferai mes calculs moi-même ! Et je règlerai mes comptes moi-même !
un micro, une machine à calculer et un enregistreur portable dissimulés dans les jambes de son pantalon) la piste des tueurs de l'Indépendance ?
Mais peut-être aussi
a-t-il, tout simplement, été séduit
- Une vieille histoire a-t-elle ainsi refait surface ?
par une mangue verte au pili-pili ou aguiché par une odeur de beignets na mwamba ya nguba? Et est-il à présent séquestré
- Dans le placard-lit d'une jeune et jolie femme de ménage au dernier étage de l'hôtel du 32, rue du Docteur Potain, dans le 19e arrondissement ?
- Dans la penderie de la chambre à coucher de la petite soeur de la veuve du directeur d'une école primaire de Kalamu, propriétaire d'une ancienne maison « Fonds d'avance » située rue de Mpangu, à Yolo-Nord !
par une femme aimante et a-t-il enfin retrouvé sa maîtresse infinie ?
* L' "exécution de la crémière", c'est quoi ça ? La « pendaison de la crémaillère »... d'après Djuna ! Ouais...
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A propos d'un cinquantenaire...
(liens)
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