samedi 15 mai 2010

Ck 32 - Le Maréchal Montgomery et le délivrance d'un visa pour le Togo


Didier de Lannoy
Cookies !



Le Maréchal Montgomery et la délivrance d'un visa pour le Togo

(Private joke? Même pas ! Je suis "bien le seul" à me faire rire, non ?)


Après la fin de la guerre de 40-45, le Field Marshal Bernard Law Montgomery, alias Monty

- Certes, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis jouent en bourse ensemble, prient les mêmes dieux, partagent la même couche, envahissent de concert l'Irak et l'Afghanistan... mais ils ne sont pas toujours jumeaux ou concubins (
thick as thieves, cul et chemise, la main dans le gant...) ! Les accents, parfois, différent !
n’a pas réussi, contrairement au général Dwight David Eisenhower (devenu président des Etats-Unis d’Amérique), à se faire élire reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, chef du Commonwealth et défenseur de la foi …

Néanmoins Monty, le « glorieux vainqueur de la bataille du désert », à Al Alamayn[1] est quand même parvenu
à se faire embaucher, sur le vieux continent, dans la commune de Woluwe-Saint-Pierre, comme surveillant de square, gardien de tunnel et perchoir à pigeons
et à donner son nom au terminus du tram 81, en surface, et à une station souterraine de le STIB dans laquelle il est facile de se perdre et de ne pas retrouver, en sous-sol, le quai d’embarquement des trams 39 ou 44 qui
descendent l'avenue de Tervuren et s’arrêtent, un ou deux arrêts plus loin, à proximité

- Il ne faut pas se tromper de continent ! On ne va pas à Battambang comme on va à Badja ! Pour aller à
Battambang on pousse sur le bouton de sonnette de la maison d'à côté... où s'est installée l'ambassade du Royaume du Cambodge !
de l’ambassade de la République Togolaise[2] à Bruxelles... dont les services consulaires sont ouverts, du lundi au vendredi, de 10h à 12h30 (dépôt des demandes de visa, laissez-passer, passeport, etc) et de 15h30 à 17h (retrait des documents)...


[1] Et aussi (entre autres faits d'armes ayant valu à leur auteur de recevoir titres et médailles)... l'incendiaire, lors de la « sale guerre » d'Irlande, des maisons des personnes suspectées de sympathiser avec l'IRA… le commandant de la 8e division d'infanterie qui, avant le Deuxième guerre mondiale, a réprimé la « révolte arabe » en Palestine… le stratège stupide, entêté et foireux, de la percée d'Arnhem... le laudateur de l'apartheid...

[2] Oh ! Va-t-on enfin savoir : En quoi - En rien ! ou comment - D’aucune manière! le Maréchal Montgomery intervient-il - Jamais ! Comme tous les seigneurs de la guerre, Montgomery est un charlatan ! dans la délivrance d'un visa de séjour par l'ambassade de la République Togolaise à Bruxelles ?



ck 31 - Il n'y a pas que le sida dans la vie !

Didier de Lannoy
Cookies !


Il n’y a pas que le sida dans la vie
(101207)

Pour (et avec la complicité de) Deju

(et le concours d' "Eros" Nzau Seke et de "Tchim" Tabaro)


C’est la reprise !

Une jeune fille
- Elle était impertinente ! Elle nous manquait de respect ! Elle soulevait sa jupe et nous montrait son cul !
est abattue par la police d’une balle dans la tête, à l’entrée de son immeuble, sous les yeux de ses parents. Deux voitures piégées, garées dans le parking d’une usine, explosent à la sortie des travailleurs… et, lorsque les policiers et les ambulanciers débarquent sur les lieux, une troisième bombe éclate. Poursuivi par les flicards ou les crocodiles-contrôleurs d’une société de transport en commun, un jeune homme
- C’était un vendredi soir, il partait rejoindre ses copains au centre-ville !
s’électrocute dans un tunnel du métro, entre deux stations. Se déplaçant dans une charrette tirée par des chiens, un ange gardien est écrasé par une gargouille. Un autre, poussé dans le vide par une main invisible, n’arrive pas à déployer ses grandes ailes et s’aplatit sur le trottoir.

C’est la reprise !
On aurait même découvert le cadavre d’une parturiente
- Son proche ne savait pas comment se débarrasser du corps !
cousu dans un hamac, tendu entre deux arbres, dans le verger d’un presbytère.
C’est la reprise et la sortie de crise ! Les morts, à présent, font la file. Les services funéraires ne savent plus où donner de la tête.
Un autobus-corbillard low-cost, transportant une cinquantaine de cas sociaux empaquetés dans des cercueils en carton, percute la berme centrale de l’autoroute et perd une partie de sa cargaison.
Les morts ayant échappé à l’accident sont priés d’attendre à domicile
- On donne des conseils aux familles éprouvées sur les moyens de lutter contre les odeurs de cadavre !
qu’une place se libère.

C’est la reprise et déjà l’abondance. Ça meurt dans tous les sens, pour toutes les causes et pour tous les motifs.
C’est qu’il n’y a pas que le sida dans la vie. Les autres façons de mourir ou de survivre à peine sont peut-être moins en vogue mais elles ne sont pas à négliger : la main de Dieu (les tremblements de terre et les glissements de terrain, les éruptions volcaniques et les vagues de chaleur ou de froid, les ouragans et les inondations), les maladies passées de mode et qu’on ne fête pas chaque année… mais qui sont toujours en vente libre dans « le reste du monde » (le paludisme, la rougeole, la variole, la fièvre typhoïde, le choléra, le tétanos, la dengue hémorragique, la tuberculose, la trypanosomiase, la drépanocytose, la poliomyélite, la méningite ou
- De quoi meurt-on le mieux ? Dans quelles provinces de quels continents meurt-on plus jeune, plus vite, plus sûrement, de façon plus radicale qu’ailleurs ?
la lèpre, le béribéri, le kwashiorkor ou le virus d'Ebola), les brigandages et les errements de l’économie de marché (les guerres, le terrorisme, les voitures incendiées et les pneus brûlés, les répressions, les tortures et les internements, les catastrophes ferroviaires et minières, les désastres écologiques, les krachs financiers, les dégraissages de personnel et les politiques d'ajustement structurel, le chômage, l’expulsion, l'exclusion, l’exil, la panade)…

Ceux qui résistent
- Refus de souffler dans le ballon, refus de décliner son identité, refus de donner ses empreintes digitales ou son ADN, refus d’enlever son chapeau ou de saluer un drapeau, refus de porter les armes, refus de se lever devant un juge, un militaire, un prêtre, un ministre ou un banquier ! Refus d’être commandé, manœuvré, maltraité, exploité, abusé ! Refus d'être saqué, niqué, zappé ! Refus* d'arrêter de boire et de fumer ! Refus d'être désactivé, stérilisé et placé en cellule d'isolement ! Refus d’être étiqueté, encarté, code-barré ! Refus d'être scanné ! Refus d'avaler sa salive, de poser sa chique, de fermer son claque-merde et de s'écraser !
meurent et les survivants sont ceux qui se résignent, c’est bien ça ?

Okozela trop !**

* Refus de mettre la capote ?
** Tu peux toujours courir ! (en lingala)


ck 30- La grenouille et le pot de chambre

Didier de Lannoy
Cookies !



La grenouille et le pot de chambre
101119


Un homme de 71 ans

- A cet âge-là, on ne vaut plus grand-chose, on ne fréquente plus grand monde, on encaisse moins bien les coups, on a froid plus vite que les autres, on est souvent fauché, on devient sourd, on pisse beaucoup...

est mort dans la mansarde du dessus.

Et pourtant, je l’entends gueuler tous les soirs !

Intri-

gué, je monte voir ce qui se passe... et
- Oh !

on ne m'ôtera pas de la tête
qu’une grenouille n’a pas vraiment sa place dans
- Personne n'avait pensé à le vider!

un pot de chambre
...



ck 29 - Opération roundup

Didier de Lannoy
Cookies !



Opération roundup
101119

à Ana, Claudine, Malou et Marychelo


Afghanistan.
Une roquette de l’Alliance atlantique, tirée depuis

- Bien sûr ! Personne n’est responsable ! Evidemment !

un drône, est tombée sur un village du district de Sangin dans la province d’Helmand, causant la mort de cinquante-deux civils, dont plusieurs femmes et de nombreux enfants.
Selon l’Otan
, les premiers éléments de l’enquête ne permettent pas d'affirmer, d'infirmer ou de confirmer qu’il s’agit d’une erreur de frappe.

De source américaine, on reconnaît que les pertes civiles ont, certes, augmenté considérablement… mais on est déçu de constater que ni le printemps (en province de Helmand), ni l’été (en province de Kandahar) n’ont amené les gains militaires souhaités par Washington...

Qu'a donné l'automne et comment sera l'hiver ?
Quel est le bon moment pour désherber ?


ck 28 - Jésus s'est suicidé dans d’étranges circonstances, à ce jour non clairement élucidées

Didier de Lannoy
Cookies !



Un suicide bien étrange quand même...
(101109)


Il était une fois1, ailleurs dans le monde, un gars qui s'était autoproclamé fils de Dieu et
- Sa mère était désespérée ! Elle le croyait complètement givré !

distribuait dans les bistrots et à l'entrée des grandes surfaces, à la porte des salons de coiffure et devant les cages d'ascenseur, des photocopies de son arbre généalogique établissant qu'il était bien le fils naturel de Iavhé et non pas un obscur descendant du prophète Abraham
(alias Ibrahim) ou du prophète Mahomet...

Ce gars-là baratineur, bellâtre, pontife ringard, figurant de peplum au chômage et sans doute un peu schizo était
- Pour subvenir aux besoins de son fils, négligée par le Très-Haut (qui s’était barré vite fait après l’avoir enceintée), abandonnée par Joseph (dont la santé était fragile et qui est rapidement passé de vie à trépas)… mais toujours très avenante, la jeune veuve-mère avait longtemps été obligée de se prostituer dans des bars miteux de la vieille ville de Jérusalem… où elle proposait des services sexuels et offrait les beaux reste de son corps sanctifié aux officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de l’armée romaine d’occupation !
devenu par la force des choses, l’entraîneur, l’impresario, le manager et
- C’est seulement après trente ans que le gaillard a quitté la maison de sa vieille maman… où il rentrait toujours bâfrer à la cuisine et s'écraser le soir devant la téloche, après avoir glandé en ville, toute la journée, avec son gang ! Jamais il n’avait réussi à
convaincre Marie-Madeleine ou une autre gagneuse de l’héberger, de travailler pour lui, de laver son linge sale et de lui préparer à manger tous les jours… tout en lui vidant les couilles régulièrement!
le protecteur de sa mère...

Ce gars-là... très amaigri par des excès de toute nature (le vin costaud, la bonne chair, le cannabis, la coke, les amphets, les mauvais coups qu’il montait avec sa bande d'apôtres et les flics qui leur couraient au train)… et par les doutes qui, souvent, le tenaillaient et les remords qui, parfois, le rongeaient… éprouvant également des difficultés à se remettre des missions pourries qu’il avait dû accomplir, comme supplétif indigène travaillant pour le compte de l’Empire, dans le plateau du Golan au sud-ouest de la Syrie, à Beyrouth ou sur le chemin de Damas, en Cisjordanie, à Gaza, dans la péninsule du Sinaï et dans différentes autres régions du Proche-Orient… ce gars-là
Jésuuuuuuuuuuuuuuus
a été suicidé
- De façon sublime, l’artiste ! Sur la croix ! Comme un premier rôle ! Au sommet du Golgotha… où ce théâtreux plastronneur a enfin pu donner la pleine mesure de son talent ! Sa prestation est restée dans toutes les mémoires ! Et pas seulement parce qu’elle était la dernière !

dans d’étranges circonstances, à ce jour non clairement élucidées2.


1 Le raconteur d'histoires se rappelle avoir
- Pendant presque trois mois, avant d’être viré comme un malpropre !

donné, avec jubilation
- Ce sont les Frères des Ecoles chrétiennes eux-mêmes qui le lui avaient demandé : « En remplacement d’un Frère malade… pour compléter votre horaire… ». Et il avait répondu: « Bien sûr, si je peux rendre service… ». Et ils avaient demandé encore : « Vous saurez vous tirer d’affaire ?» et le raconteur d'histoires avait (après avoir été mis à la porte d’un collège de Jésuites, à Mbanza Mboma, le raconteur d'histoires avait tout intérêt à s’accrocher à ce nouveau boulot) répondu : « Bien sûr ! Ce n’est pas tout à fait mon expertise mais je me débrouillerai et je ferai de mon mieux! »
des cours de religion aux étudiants de l’ancien Institut Supérieur d’Architecture (ISA) de l’Académie des Beaux-Arts (ABA), où il enseignait aussi, vaille que vaille, le droit de la construction et la littérature africaine… à Kinshasa, il y a très longtemps… et se transporte à l’autre bout du monde et
- On dirait que ça le démange… que ça le chatouille et que ça le gratouille… et qu’il ne peut pas se retenir! braille Monik Dierckx... Il a sûrement de vieux comptes à régler avec la curetaille !
continue de raconter des histoires...

2Des larrons, craignant d’être accusés à tord
- On n’y est pour rien ! Il n’y avait rien à voler, ce type était en slip !
d’un crime qu’ils n’avaient certainement pas commis, complotent dans l’obscurité:
Arriverons-nous à faire accroire aux théologiens, anthropologues et autres chercheurs de truffes et de diamants que le type, en pleine nuit, traqué et poursuivi par des sangliers, des esprits malfaisants, des loups, des sorcières, ou des molosses aux énormes crocs … était, de lui-même, pour échapper à ses poursuivants, grimpé sur le premier arbre venu qui, au lever du jour, s’est avéré
- Ouuuui, bon… la version vaut ce qu’elle vaut… on peut toujours essayer… Mais pour les clous, quand même, on propose quoi comme explication ?
- Les clous ? Facile ! On dira qu’ils ont été placés là pour rendre service au bonhomme, de telle sorte que le gaillard reste bien accroché à son arbre, comme une chauve-souris endormie, et que l’acrobate ne tombe pas, pendant son sommeil, dans la gueule de ses prédateurs…
- Ouuuais… Pas sûr qu’on arrivera à convaincre les flicards avec une pareille histoire… Fuyons !
être une croix ?

Deux personnes, potentiellement suspectes ont été repérées par des caméras de surveillance : un chauve à l’arrière du crâne tatoué et un vieil homme encapuchonné… un manchot qui, dans sa fuite, a abandonné sa jambe de bois sur les lieux du crime... Ces deux personnes sont activement recherchées par
la police…


ck 27 - L'affaire Bitchou

Didier de Lannoy
Cookies !


La disparition de Bitchou suivie de la mort d'Antoine...
Une seule et même affaire ?

(101108)

à Arantxa et Bernardo
et que Bitxo me pardonne !

1

Quelques mois auparavant...

La chaumière de Malvoisin, une demeure à colombage et toit de chaume, très belle mais à l’abandon, était, depuis la fin de l'année précédente, squattée par
- Des barakis ![1]

un couple de « gens venus d’ailleurs » qui avaient un chien nommé Bitchou.

Un jour, comme il en avait quelquefois l’habitude, et pour faire une bonne surprise à ses maîtres, Bitchou... rarement attaché ou ayant réussi à se libérer de sa laisse et à ouvrir la porte d'entrée
, jamais fermée à clef, en pesant de tout son poids sur la clenche...s’en est allé dans la forêt... à l’aube, tout seul, en cachette... tendre des pièges et
- Et ramasser des mûres et déterrer des pommes de terre dans un champ, sur le chemin du retour !
poser des collets, attraper des oiseaux, des lapins et des écureuils… et vider et renverser les écuelles de tous les chats du voisinage… et ramasser du petit bois pour allumer le feu et préparer le petit-déjeuner de ses parents…

Il n’en est jamais revenu. L’homme et la femme, désespérés, ont frappé à toutes les portes, jusqu’à la nuit tombée. Personne dans le village n’a voulu les aider et
- Les gens disaient qu’il était dangereux de circuler dans la forêt... surtout après une certaine heure ! Il s’y passait, disaient-ils, tellement de choses étranges… Et des personnages inquiétants s’y donnaient rendez-vous… Et même des sorcières s’y étaient installées… Les gens disaient aussi qu’on ne doit pas laisser son chien traîner dehors, en liberté ! Et qu’un chien, ça s’attache ! Et qu'une porte, ça se verrouille ! Et qu’on ne devait pas non plus laisser un animal sans religion entrer dans une maison de chrétiens comme il l’entendait et en sortir à sa guise… et préparer le petit-déjeuner de ses maîtres et se mêler de leur conversation ! C’est quoi ça ? Où a-t-on vu ça ? C’est quelle sorcellerie ? Un chien, disaient-ils, ça se met à la chaîne, à l’extérieur ! Et ça ne parle pas aux hommes ! A moins que ses maîtres n’aient eu commerce avec le diable ! D’ailleurs ce nom-là... Bitchou, Bichon, Bout'chou, Pitchou, P'tit chou, Bitxo... ce n’était vraiment pas un nom de chien de chrétien, ça ! disaient-ils encore…
participer aux recherches…

Ainsi donc, le village paisible de Malvoisin[2]
serait-il, comme son nom l’indique, un village inhospitalier… peuplé d’êtres malodorants, grossiers, avares, sournois et pervers, médisants et malfaisants, jaloux et rancuniers, sectaires et intolérants, arriérés, renfermés, chafouins et grimaciers, hostiles aux « étrangers » et se méfiant des djeuns, des différences et de toutes les nouvelletés, ne prenant jamais personne en pitié, au cœur sec, peu aidants ? Un village de cul-terreux repliés sur eux-mêmes… sans épicerie, sans boulangerie, sans boucherie, sans même
- Il y en avait sans doute avant… mais leurs exploitants ont préféré déguerpir ! Ils ont mis la clef sous le paillasson et se sont installés à Gedinne, à Vencimont, à Wellin, à Beauraing… ou même un peu plus loin, à Nassogne !
une forge, un café, un bureau de poste et un moulin… un village de vieux, sans enfants… un village sans maison communale mais avec une chapelle Saint-Hilaire... et une ancienne école transformée en salle des fêtes ? Un village dans lequel il ne se passerait jamais rien et où jamais personne
- Pas même un auto-stoppeur ?
- Il viendrait d’où, il irait où ? On lui jetterait des pierres…
- Un voyageur de commerce, un automobiliste en panne d’essence, un huissier ?
- On leur tirerait dessus, à la carabine, depuis la fenêtre de la cuisine…
n’arriverait par hasard et dont jamais personne ne pourrait se retirer indemne… sans y laisser ses biens et toutes ses illusions ?

On n’a pas retrouvé le corps du chien. Des sangliers ont dû, probablement, s’en disputer les restes.
Après ce drame atroce, les maîtres du chien ont fui le village et sont repartis sur les routes, à la recherche d’une terre plus hospitalière...

Et la chaumière isolée de Malvoisin, désertée par ses derniers habitants, a, du jour au lendemain, été éradiquée du paysage namurois...
A-t-elle été rasée par les services techniques de la région wallonne, emportée par une violente tempête, incendiée par un autochtone "identitaire" ?
A-t-elle quitté son village d'origine et s'est-elle installée ailleurs, dans la province rivale du Luxembourg... au Fourneau Saint-Michel, sur la route de Saint-Hubert, dans la commune de Nassogne ?

2


Quelques mois plus tard...

A Bruxelles, une brave dame a été retrouvée
- Etranglée par une corde en cuir ? Etouffée à l’aide d’un coussin ? A-t-on relevé sur son visage des traces de coups (ou l'empreinte d'une main) suspecte(s) ? Ses mains tremblaient-elles sans cesse ? Ses gestes étaient-ils devenus rigides et incontrôlables ? Eprouvait-elle des difficultés à se brosser les dents et à porter une tasse de café au lait (ou un verre de thé au miel et au citron) à ses lèvres ? Souffrait-elle de la maladie d’Aloïs Alzheimer ou de celle de James Parkinson ?
- Son époux n’en pouvait plus ? Il voulait simplement lui tordre un peu le bras pour lui faire lâcher le tisonnier chauffé à blanc dont elle le menaçait en titubant et en vociférant ? Il l’a tuée mais il ne voulait pas lui faire trop de mal ? C’était de la légitime défense ?
morte sur son lit… tandis que son mari, un vieux monsieur apparemment inoffensif, recherché activement par la police, a finalement été repéré, quelques heures plus tard, à l’entrée d’un cimetière
- Celui de Jette ? Ce cimetière-là qui serait devenu un paradis fiscal pour vieux retraités[3]
? Celui-là même où le couple, sage et prévoyant, s’était fait bâtir un caveau funéraire très élégant ?
déambulant sur le trottoir, traînant derrière lui une laisse de chien, hagard, ébahi, absent, tirant la langue de travers, échevelé, l'air stupide et désemparé, frappé d'amnésie après avoir été victime d'un AVC...

On ne s'explique pas la mort de la brave dame...

Et on ne s'explique pas non plus la mort d'Antoine, le chien
- Ils y tenaient beaucoup, à leur Antoine (c'est ainsi qu'ils l'avaient baptisé... le curé de la paroisse leur avait dit que Saint Antoine était aussi le patron de paysans et le protecteur des animaux...et que pour un chien "trouvé" on ne pouvait pas imaginer de plus beau prénom) ! Ce chien était comme leur enfant !
de ce couple de bons chrétiens, également découvert, étendu sans vie, sur la couche conjugale, à côté du corps de sa maîtresse… On pense
- On n’étrangle pas les chiens avec leur laisse, quand même ! On ne les étouffe pas non plus sous un oreiller de plumes ! Une autopsie est-elle envisagée ? Saura-t-on jamais si Antoine a avalé goulument de la mort-aux-rats cachée dans une boulette de viande hachée ?
- Qui sont les coupables alors ?
- De bien mauvaises gens... des gens venus d'ailleurs sans doute !
à une maladie du foie, une intoxication alimentaire, une diablerie ou un sortilège…

3


La disparition de Bitchou suivie de la mort d'Antoine...

Les deux histoires sont-elles étroitement liées ? S'ajustent-elles, s'emboitent-elles, se complètent-elles ? S'agit-il de deux évènements imbriqués l'un dans l'autre ?
S'agit-il d'épisodes d'une
seule et même
affaire?

On dit qu'Antoine serait un chien adoptif...
On dit qu
il se serait, quelques mois plus tôt, perdu dans la forêt, aux environs de Malvoisin et quil aurait été recueilli par un couple de promeneurs bruxellois...
On dit que des malédictions auraient été prononcées...



[1] En ce temps-là, dans la Namurois profond, des loups anémiques (venus du Sin-kiang, de la plaine des Danakils ou de Transylvanie) et des ours fatigués (ayant fui la Tchétchénie, les montagnes d’Afghanistan ou les Balkans en guerre) étaient parfois surpris, au lever du jour et à la nuit tombée, à rôder
- Ils humaient, sur la route principale, l’odeur des bouses de vache et le crottin de chevaux de trait, pissaient sur les racines des hêtres et les troncs des grands chênes, broutaient les capucines, déterraient et croquaient les racines de pissenlits, reniflaient les plants de tabac, flairaient le petit linge mis à sécher dans l’herbe ou sur les haies !

autour des maisons isolées du village de Malvoisin, près de Gedinne. Personne ne savait d’où ils venaient, ni
- Sont-ils en quête de nourriture ? Cherchent-ils une compagnie ?

quelles étaient leurs véritables intentions.

[2] Il y a encore mieux, dans l’Europe communautaire : le village frison de Minnertsga , aux Pays-Bas !
Chacun s’y occupe de ses affaires et on fout la paix aux morts. Découvert dans son lit, en 2010, un mort
- Depuis quand ? Personne ne sait vraiment !

avait, en 2006, il y a quatre ans ! demandé
- A ses deux frères (61 et 67 ans) et à ses deux sœurs (44 et 71 ans)… avec lesquels il vivait sous le même toit depuis toujours !
qu’on le laisse tranquille dans sa chambre…

Quelqu’un (une fouine, un bedeau, un gendarme retraité… un facteur, un agent du recensement ou des contributions, un huissier, un avocat spécialisé dans le recouvrement des dettes liées à la santé…) avait sans doute fini
- Son nom n’est plus inscrit nulle part ! Ni sur un bouton de sonnette, ni sur une pierre tombale !
par se poser des questions…

[3] On dit que le cimetière de Jette serait devenu
- On n’y paie pas de précompte immobilier annuel ? Ni la taxe régionale à charge des chefs de famille ?
un paradis fiscal dans lequel tous les couples de retraités désargentés (ceux qui n’ont pas mis beaucoup de pognon de côté mais qui ont réussi à vieillir et à mourir ensemble sans trop s’entretuer) chercheraient à s’installer…



ck 26 - Un baraki interrogé par les soudards de l'identité nationale

Didier de Lannoy
Cookies !



Un baraki interrogé par les soudards de l'identité nationale
(101108)


Un baraki, un homme libre, est interpellé grossièrement par les soudards de l’identité nationale
- Vous faites quoi ? Vous êtes qui ? Vous venez d’où ? Passeport de mutation ? Carnet de circulation ? Retourne-toi…
- On se tutoie ?
- Enlève tes lunettes de soleil que je voie ta sale gueule ! Et mets les mains derrière le dos !

alors qu’il se dressait sur la plante des pieds, au bord de la grand-route, et tendait les mains par-dessus une haie de clôture pour

- A la campagne, il n’y a pas de biens sans maître, on ne t’a jamais dit ça ?
cueillir quelques pommes et grappiller une poignée de cerises dans le verger d’un patriote ou d’un cul béni…

Les reîtres l’embarquent et

- Sais-tu imiter le cri de la chouette en pleine nuit ? As-tu…
- On est convenu de se tutoyer, c’est bien ça ?
le soumettent à un interrogatoire serré…
- Tais-toi et réponds aux questions qu’on te pose ! As-tu certainement oublié de rendre une pelle ou un sécateur à un fermier qui te l’avait si obligeamment prêté ? Manges-tu toujours, avec délectation, pour narguer les chrétiens, des perdrix et des poussins grillés tous les vendredis, jours du poisson ? Chez qui te fournis-tu ? C’est bien toi qui as lancé des pierres et balancé un seau de pisse et de merde sur un corbillard transportant la dépouille mortelle d’un honorable ou d’un révérend ? N’est-ce pas toi aussi l’auteur d’une fausse alerte à la bombe dans l'église (pendant la grand-messe du dimanche, au moment de la consécration, le tabernacle qui explose, bouuuuuuum !) ou à la maison communale ? Dors-tu toujours sur un lit de broussailles et de feuilles mortes ? Avec quoi fourres-tu ta paillasse pleine de punaises ? Avec des fougères ou des orties ? Ou avec du foin ou des copeaux de bois ramassés dans quelle ferme ? Tes parents t’ont-ils coupé les ongles avant l’âge d’un an pour que tu deviennes un grand voleur ? N’es-tu pas déjà tombé d’un échafaudage alors que tu travaillais au noir ? Ne sais-tu pas qu’on ne peut même pas chuter dans un escalier quand on n’a pas ses papiers en règle ? As-tu, avec tes frères, monté un petit commerce, très profitable, de pièces de rechange et de matériaux de construction de seconde main ? N’est-ce pas toi qui as engrossé la petite sœur du gérant de la supérette du village (lui as-tu fabriqué de beaux jumeaux, un garçon et une fille, as-tu noyé le garçon dans une bassine d’eau de lessive et gardé la fille pour en faire une mendiante ou une prostituée) ? Te mets-tu toujours du jaune d’œuf et de l’huile d’olive dans les cheveux pour les rendre si gras et si brillants ? D’où viennent ces œufs ? Quelle poule les a pondus ?


Tandis que les petits du campement, ayant assisté de loin à l’interpellation de leur grand frère se mettent en sécurité dans les arbres et hissent un cerf-volant pour prévenir les parents de l’arrivée prochaine des flicards.


ck 25 - Il n'y a plus de princesses comme avant

Didier de Lannoy
Cookies !



Les princesses comme avant
(101112)

Il n'y a plus de princesses comme avant...

Aujourd'hui, les sept princesses et l'épouse-veuve d'un roi défunt ont pris en location tout un étage du Conrad, un palace bruxellois, pendant plusieurs mois et

- Non-paiement des salaires de vingt-trois jeunes femmes, de huit nationalités différentes, engagées comme servantes ! Occupation de main d'oeuvre non déclarée ! Abus de situation vulnérable (en raison d'un « séjour illégal » de plusieurs servantes)! Traitements inhumains (les servantes devant se tenir
24/24h à la disposition des maîtresses ) et dégradants (les servantes dormant par terre, dans le couloir, devant les chambres des maîtresses) ! Traite d'êtres humains ! Séquestration !
ont, certes, été renvoyées devant le tribunal correctionnel de Bruxelles... mais, aussitôt après avoir été entendues
- Il n'y a plus de respect !
par le parquet, la mère-chef et toutes les princesses à la longue chevelure.. Cendrillon, Blanche-Neige, la Belle au bois dormant, Peau d'âne, Shéhérazade,
Rapunzel, Pocahontas... Bhrikuti Devi, Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (dite Sissi), Catherine Vladimirovna Poutine,Yennenga du Burkina-Faso, Nzinga d'Angola, Mathilde de Belgique et Carla Bruni de France... ont été autorisées à traverser de nouveau le miroir et à regagner
- En carrosse, limousine, yacht ou jet privé
!
le monde irréel :
leurs châteaux, palais et forteresses... leurs amants, favoris et courtisans...

Il n'y a plus de contes de fée ?
Il n'y en avait pas non plus avant ?