samedi 15 mai 2010

ck 28 - Jésus s'est suicidé dans d’étranges circonstances, à ce jour non clairement élucidées

Didier de Lannoy
Cookies !



Un suicide bien étrange quand même...
(101109)


Il était une fois1, ailleurs dans le monde, un gars qui s'était autoproclamé fils de Dieu et
- Sa mère était désespérée ! Elle le croyait complètement givré !

distribuait dans les bistrots et à l'entrée des grandes surfaces, à la porte des salons de coiffure et devant les cages d'ascenseur, des photocopies de son arbre généalogique établissant qu'il était bien le fils naturel de Iavhé et non pas un obscur descendant du prophète Abraham
(alias Ibrahim) ou du prophète Mahomet...

Ce gars-là baratineur, bellâtre, pontife ringard, figurant de peplum au chômage et sans doute un peu schizo était
- Pour subvenir aux besoins de son fils, négligée par le Très-Haut (qui s’était barré vite fait après l’avoir enceintée), abandonnée par Joseph (dont la santé était fragile et qui est rapidement passé de vie à trépas)… mais toujours très avenante, la jeune veuve-mère avait longtemps été obligée de se prostituer dans des bars miteux de la vieille ville de Jérusalem… où elle proposait des services sexuels et offrait les beaux reste de son corps sanctifié aux officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de l’armée romaine d’occupation !
devenu par la force des choses, l’entraîneur, l’impresario, le manager et
- C’est seulement après trente ans que le gaillard a quitté la maison de sa vieille maman… où il rentrait toujours bâfrer à la cuisine et s'écraser le soir devant la téloche, après avoir glandé en ville, toute la journée, avec son gang ! Jamais il n’avait réussi à
convaincre Marie-Madeleine ou une autre gagneuse de l’héberger, de travailler pour lui, de laver son linge sale et de lui préparer à manger tous les jours… tout en lui vidant les couilles régulièrement!
le protecteur de sa mère...

Ce gars-là... très amaigri par des excès de toute nature (le vin costaud, la bonne chair, le cannabis, la coke, les amphets, les mauvais coups qu’il montait avec sa bande d'apôtres et les flics qui leur couraient au train)… et par les doutes qui, souvent, le tenaillaient et les remords qui, parfois, le rongeaient… éprouvant également des difficultés à se remettre des missions pourries qu’il avait dû accomplir, comme supplétif indigène travaillant pour le compte de l’Empire, dans le plateau du Golan au sud-ouest de la Syrie, à Beyrouth ou sur le chemin de Damas, en Cisjordanie, à Gaza, dans la péninsule du Sinaï et dans différentes autres régions du Proche-Orient… ce gars-là
Jésuuuuuuuuuuuuuuus
a été suicidé
- De façon sublime, l’artiste ! Sur la croix ! Comme un premier rôle ! Au sommet du Golgotha… où ce théâtreux plastronneur a enfin pu donner la pleine mesure de son talent ! Sa prestation est restée dans toutes les mémoires ! Et pas seulement parce qu’elle était la dernière !

dans d’étranges circonstances, à ce jour non clairement élucidées2.


1 Le raconteur d'histoires se rappelle avoir
- Pendant presque trois mois, avant d’être viré comme un malpropre !

donné, avec jubilation
- Ce sont les Frères des Ecoles chrétiennes eux-mêmes qui le lui avaient demandé : « En remplacement d’un Frère malade… pour compléter votre horaire… ». Et il avait répondu: « Bien sûr, si je peux rendre service… ». Et ils avaient demandé encore : « Vous saurez vous tirer d’affaire ?» et le raconteur d'histoires avait (après avoir été mis à la porte d’un collège de Jésuites, à Mbanza Mboma, le raconteur d'histoires avait tout intérêt à s’accrocher à ce nouveau boulot) répondu : « Bien sûr ! Ce n’est pas tout à fait mon expertise mais je me débrouillerai et je ferai de mon mieux! »
des cours de religion aux étudiants de l’ancien Institut Supérieur d’Architecture (ISA) de l’Académie des Beaux-Arts (ABA), où il enseignait aussi, vaille que vaille, le droit de la construction et la littérature africaine… à Kinshasa, il y a très longtemps… et se transporte à l’autre bout du monde et
- On dirait que ça le démange… que ça le chatouille et que ça le gratouille… et qu’il ne peut pas se retenir! braille Monik Dierckx... Il a sûrement de vieux comptes à régler avec la curetaille !
continue de raconter des histoires...

2Des larrons, craignant d’être accusés à tord
- On n’y est pour rien ! Il n’y avait rien à voler, ce type était en slip !
d’un crime qu’ils n’avaient certainement pas commis, complotent dans l’obscurité:
Arriverons-nous à faire accroire aux théologiens, anthropologues et autres chercheurs de truffes et de diamants que le type, en pleine nuit, traqué et poursuivi par des sangliers, des esprits malfaisants, des loups, des sorcières, ou des molosses aux énormes crocs … était, de lui-même, pour échapper à ses poursuivants, grimpé sur le premier arbre venu qui, au lever du jour, s’est avéré
- Ouuuui, bon… la version vaut ce qu’elle vaut… on peut toujours essayer… Mais pour les clous, quand même, on propose quoi comme explication ?
- Les clous ? Facile ! On dira qu’ils ont été placés là pour rendre service au bonhomme, de telle sorte que le gaillard reste bien accroché à son arbre, comme une chauve-souris endormie, et que l’acrobate ne tombe pas, pendant son sommeil, dans la gueule de ses prédateurs…
- Ouuuais… Pas sûr qu’on arrivera à convaincre les flicards avec une pareille histoire… Fuyons !
être une croix ?

Deux personnes, potentiellement suspectes ont été repérées par des caméras de surveillance : un chauve à l’arrière du crâne tatoué et un vieil homme encapuchonné… un manchot qui, dans sa fuite, a abandonné sa jambe de bois sur les lieux du crime... Ces deux personnes sont activement recherchées par
la police…